NOTES
C’est l'esprit et parfois exactement la lettre de l’Apologétique ou Défense des chrétiens contre les Gentils de Tertullien : « XXXIX. Je vais montrer maintenant à quoi s’occupe la faction des Chrétiens : après l’avoir défendue contre la calomnie, il faut la faire connaître. Unis ensemble par les nœuds d’une même foi, d’une même espérance, d’une même morale, nous ne faisons qu’un corps. Nous nous assemblons pour prier Dieu […] nous prions pour les Empereurs, pour leurs ministres, pour toutes les puissances, […] pour la paix, pour le retardement de la fin de l’univers. […] Ne faisant tous qu’un seul cœur et qu’une âme, pourrions-nous avoir de la répugnance à communiquer nos biens ? Tout est commun entre nous, hormis nos femmes […] XL. Une assemblée de gens de bien, de gens vertueux, pieux et chastes n’est point une faction, c’est un Sénat : le nom de faction convient à ceux qui conspirent contre ces hommes vertueux; qui demandent à grands cris leur sang; qui prennent pour prétexte de leur haîne, que les Chrétiens sont la cause de toutes les calamités publiques. Pitoyable prétexte! Si le Tibre inonde Rome, si le Nil n’inonde point les campagnes, si le ciel est fermé, si la terre tremble, s’il survient une famine, une peste ; on entend crier aussitôt, les Chrétiens au lion. » (éd. et trad. abbé de Gourcy, Paris, Sorin, 1780.)
Ce texte est cité à l'article TERTULLIEN du Dictionnaire de Chaudon et Delandine où Hugo l'a probablement trouvé.